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[Questions de gestion] ESG : il nous faut des métriques simples

ESG : « Il nous faut des métriques simples – mais néanmoins précises – qui ne soient pas manipulables »

Trois questions à Charles Monot, fondateur de Monocle Asset Management

Quel est votre positionnement concernant l’intégration ESG ?

Sur le front de la transition énergétique et des risques climatiques, le temps nous manque et il nous faut agir. Le problème est que nous ne disposons pas de normes spécifiques pour traiter les éléments extra financiers comme nous en disposons pour les éléments financiers et comptables. Chez Monocle Asset Management, nous sommes signataires des PRI. Bien sûr, si l’intégration des critères ESG est faite consciencieusement, cela implique des coûts. Nous nous sommes donc mis en quête de critères qui font sens à nos yeux et qui sont exploitables dans le cadre d'une gestion financière performante car notre métier reste avant tout la gestion d’actifs avec pour objectif l’optimisation du rendement.

Quelle est votre approche ?

Les bonnes performances de l’ISR sont en partie liées aux flux entrants observés sur les valeurs dites responsables. Mais, comme on l’a vu sur le titre Gamesa, le retour de manivelle peut être violent. Dans ce contexte, l’intégration des critères ESG n'est pas chose facile. Il faut adapter son approche en fonction du secteur d'activité. Nous voulons privilégier des critères qui ne soient pas discutables et qui peuvent être intégrés de manière pertinente dans notre gestion.

Que préconisez-vous ?

Il nous faut des métriques simples – mais néanmoins précises – qui ne soient pas manipulables. Si on se penche par exemple sur les émissions de gaz à effet de serre, l'analyse du scope 2 n'est pas suffisante. Pire, cela n’a aucun sens car se limiter à cela revient à comparer deux acteurs d'un même secteur en pénalisant celui qui détient des usines et des unités de fabrication au profit de celui qui sous-traite toute sa production en se concentrant uniquement sur les tâches de design et de marketing. Or, le problème aujourd’hui est que toutes les sociétés ne publient pas leurs chiffres de scope 3 et que, pour trop de gestionnaires d'actifs, avoir des exigences a minima est suffisant pour obtenir un label. Il est donc impératif que la démarche fasse sens et soit davantage aboutie.

Propos recueillis par Thierry Bisaga

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