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Cri d’alarme de l’UICN pour les baleines : BNP Paribas doit quitter Sakhaline II

Les scientifiques de l’UICN chargés de surveiller les impacts du projet pétrolier et gazier de Sakhaline II, dans l’extrême-orient russe, lancent un cri d’alarme devant la réduction anormale du nombre de baleines grises occidentales à l’été 2008. Le nouveau rapport de l’UICN confirme les craintes des ONG qui mettent en garde les acteurs de ce projet controversé depuis des années. Les Amis de la Terre demandent à nouveau à BNP Paribas de se retirer du projet.
Sakhaline II est le projet pétrolier et gazier intégré le plus important au monde. Il est situé sur l’île de Sakhaline, dans l’extrême-orient russe, et devrait coûter plus de 22 milliards de dollars. Depuis ses débuts en 1994, il suscite d’innombrables critiques, concernant à la fois ses impacts environnementaux sur l’écosystème de la région ainsi que ses impacts sociaux sur les communautés locales affectées par le projet.
C’est précisément l’un de ces impacts qui a alerté les scientifiques du comité d’experts scientifiques de l’UICN chargé d’étudier l’impact du projet sur les derniers spécimens de baleines grises occidentales de la planète. Comme l’explique Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre : « Leur dernier rapport est sans appel. Les scientifiques ont observé à l’été 2008 un déclin massif du nombre de baleines grises occidentales, dont il ne reste plus que 130 spécimens, venant s’alimenter presque exclusivement près du projet pétrolier et gazier offshore au nord-est de l’île de Sakhaline. Les scientifiques demandent désormais un moratoire immédiat sur toutes les activités industrielles terrestres et maritimes qui pourraient venir perturber ces baleines, afin d’éviter l’extinction définitive de l’espèce ».
Cette mise en garde n’est que la dernière d’une longue série et confirme les craintes des ONG depuis des années. Les scientifiques dénoncent ainsi les entreprises qui exploitent le projet, au premier rang desquelles Sakhalin Energy (Gazprom et Shell), qui refuse de fournir certaines données au Panel d’experts. Ses pratiques sont perpétuellement remises en cause, notamment la vitesse élevée de ses bateaux ou la réalisation de tests sismiques dans la région. Toutes ces mises en garde n’ont pourtant pas empêché plusieurs banques françaises de financer le projet, comme le rappelle Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre : « La Société Générale avait déjà accordé un prêt massif d’un milliard de dollars à Gazprom en 2007 pour financer son entrée dans le projet. BNP Paribas a même décidé de financer directement le projet lui-même en 2008, quelques mois seulement avant de signer les Principes d’Equateur qui devraient au contraire l’éloigner de ce type de projet. Ce financement est conditionné au soutien du Panel de scientifiques au projet : la condition n°35 oblige Sakhalin Energy à suivre les recommandations des scientifiques, et à communiquer tous les éléments nécessaires à leurs études en temps convenu, une condition allègrement violée aujourd’hui. Les Amis de la Terre demandent donc à BNP Paribas de se retirer immédiatement du projet ».

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