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[Les entretiens d'Esteval] Joseph Choueifaty, co-fondateur de Goodvest

ISR : Goodvest sur la rampe de lancement

Joseph Choueifaty souhaite démocratiser davantage l'investissement responsable en France. Avec Goodvest, une structure d’intermédiation qu’il a récemment créée, il ouvre la voie et ambitionne de toucher rapidement plusieurs milliers d’investisseurs.

Pourquoi avoir créé Goodvest ?

J’estime que l’ISR est encore trop peu accessible en France. Les épargnants qui recherchent des solutions de placement compatibles avec leurs convictions restent souvent sur leur faim. Cela s’explique par une trop faible présence des offres de placement ISR chez les interlocuteurs bancaires et financiers habituels des Français, mais aussi par le manque de culture financière des épargnants qui, pour la plupart, n’ont pas d’autres choix que de placer leurs économies sur les produits qu’on leur propose, voire qu’on leur impose. Goodvest vise ainsi à répondre à une demande croissante de produits responsables.

Combien de personnes sont à l’origine du projet ?

Nous sommes deux co-fondateurs à travailler sur ce projet entrepreneurial. Je me suis associé à Antoine Bénéteau, qui a commencé sa carrière chez KPMG en tant que consultant. Pour ma part, après une première expérience en gestion d'actifs chez Amundi, j’ai poursuivi mes études à HEC où j’ai pu initier ce projet dans le cadre du programme HEC Launchpad. Nous nous sommes bien entendu entourés d’experts tels qu’Emma France, experte des sujets ESG, Yves Choueifaty, dirigeant d’une société de gestion, Guillaume Le Dieu de Ville, qui dirige le Launchpad HEC ou encore Jérémy Tubiana, spécialiste des fonds cotés.

Quand avez-vous initié le projet ?

L’idée m’est venue en mars de cette année. Tout est allé vite ensuite.

Comment vous y êtes-vous pris ?

Dans un premier temps, nous avons décidé de tester le marché. Comme évoqué, cette étape a été facilitée grâce au programme Launchpad de HEC. C‘est à cette occasion que nous avons pu observer, pendant la crise sanitaire, à une véritable prise de conscience par la population de l’intérêt de l’ISR.

Etes-vous d’ores et déjà opérationnel ?

Notre offre est finalisée. Nous avons obtenu la certification de l’AMF, sommes immatriculé à l’ORIAS en tant que courtier assurance vie et notre adhésion à l'ANACOFI, en tant que conseiller en investissements financiers, est en cours. Il nous reste à confirmer l’ensemble des partenariats avec les sociétés de gestion et avec l’assureur référent pour les contrats d’assurance vie auxquels nos clients vont souscrire. Pour le moment, nous proposons une pré-inscription sur le site www.goodvest.fr depuis le début de l’été. Cela permet de confirmer les tests précédemment réalisés quant à la cohérence de notre projet et ainsi de prouver à nos partenaires que malgré notre jeune âge – nous avons respectivement 23 et 25 ans – notre modèle est pleinement pertinent et prometteur. Avant même le lancement effectif de l’offre, nous avons d’ores et déjà recueilli plus de 500 préinscriptions. Notez que chacune d’elle permet de contribuer à la reforestation de la planète grâce à un partenariat initié avec l’association Reforest’Action : un arbre est planté pour chaque parrainage effectué.

Quels types de services proposez-vous ?

Goodvest  propose des services de gestion pilotée. Après avoir défini le profil investisseur de nos clients et leur avoir proposé plusieurs thèmes d'investissement, nous proposons un portefeuille sur mesure.

Quel est le montant minimum d’investissement requis ?

Le minimum d'investissement requis pour accéder à nos services est de 500€, un montant qui est conforme à notre volonté de démocratiser l’ISR.

Quels sont les profils clients que vous avez identifiés ?

Deux profils types de clients émergent de notre étude de marché. Le premier profil correspond à une personne qui est sensible aux aspects écologiques et qui souhaite adapter son mode de vie aux enjeux environnementaux et sociaux de notre temps. Le second profil correspond à un épargnant qui n’est pas satisfait des services apportés par ses interlocuteurs habituels.

Quels sont les véhicules d’investissement que vous proposez ?

Il s’agit de fonds d'investissement et plus spécifiquement d’ETF, des fonds cotés en bourse qui répliquent l'évolution de paniers de valeurs. Nous avons sélectionné une quinzaine d’ETF en fonction de thèmes d’investissement spécifiques tels que la protection de l’environnement, la parité, la santé, les pays émergents, l'accès à l'eau ou encore le déploiement des énergies nouvelles.

Quelles sont les spécificités de ces produits ?

Les ETF sont traditionnellement des instruments de gestion qui se contentent d’investir de manière passive sur des indices. Ceux que nous sélectionnons vont plus loin. Ils exercent leurs droits de vote lors des assemblées générales et ils appliquent un filtre ESG qui prend en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sur l’univers d’investissement qu’ils couvrent. Plus spécifiquement, il s’agit d’ETF labellisés ISR ou Greenfin.

Que préconisez-vous en matière de construction de portefeuille ?

Nous misons sur la diversification : le choix des ETF est ici important car chaque investissement se fait sur au minimum une centaine d'actions ou d'obligations. Cela permet une meilleure maîtrise du risque pour des objectifs de performance qui vont dépendre de la durée souhaitée de placement et de l'allocation d'actifs retenue.

Qu’en est-il de la liquidité ?

Le fait que nous proposions exclusivement des ETF apporte une forte liquidité aux contrats d’assurance vie. Nos clients ont ainsi en permanence une idée précise de la valeur de leurs placements et peuvent récupérer leurs capitaux en quelques jours à peine.

Proposez-vous d’autres enveloppes fiscales que l’assurance vie ?

Pour l’heure, nous proposons nos services exclusivement dans le cadre de l'assurance vie. Cela dit, nous n'excluons pas de proposer prochainement des comptes titres classiques ou encore d’autres enveloppes fiscales comme le PEA ou le PER. Nous avons aussi l’ambition de pouvoir proposer des véhicules d’investissement sur mesure par la suite.

Quels sont vos objectifs de développement pour Goodvest ?

Nous visons 3000 clients d’ici la fin de 2021 et 100 000 à un horizon de 5 ans. Nous sommes convaincus que l’ESG sera la nouvelle norme.

Quel est votre business model ?

Nous ne percevons aucune rétrocession de la part des sociétés de gestion. Nous facturons uniquement des frais sur encours. A ceux-ci s’ajoutent les frais de gestion des ETF qui avoisinent 0,25/0.30% et les frais liés au contrat d’assurance vie. L’ensemble avoisine 1,5 %, ce qui fait de nous l’un des acteurs les moins chers du marché.

 

Propos recueillis par Thierry Bisaga

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