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[Tribune] Convertir la finance pour transformer l’économie durablement

Par Emmanuelle Mourey, Présidente du Directoire de La Banque Postale Asset Management.

C’est pour La Banque Postale AM un motif de grande fierté : le 25 février 2020, sous le patronage du Président de la République, 3 prix nous sont décernés par Climetrics à l’occasion des CDP Europe Awards en raison de la qualité de la sélection extra-financière de 3 de nos fonds actions européennes.

Pour LBPAM, qui revendique un rôle de pionnier au service d’une finance responsable, ces récompenses sont d’abord celles du travail accompli.

Nous avions annoncé dès 2018 la bascule 100% ISR de nos encours. Un effort conséquent, qui a nécessité de transformer toute notre entreprise : nos politiques d’investissement, nos méthodes de travail, nos politiques commerciales.

Rappelons que les fonds récompensés ont par ailleurs signé parmi les meilleures performances financières de l’année écoulée. Des résultats qui confortent une conviction intime : la responsabilité citoyenne est le meilleur levier de la performance.

Ces encouragements nous incitant à aller plus loin, nous souhaitons désormais être l’acteur moteur au service d’une double conversion de l’économie :
- Une conversion des esprits, d’abord, afin d’aider les acteurs institutionnels comme particuliers à s’engager pour une finance plus responsable.
- Une conversion de l’économie réelle ensuite, en orientant épargne et investissements vers les entreprises qui opèrent, par exemple, la transition au service d’une économie décarbonée ou de la préservation de la biodiversité.


Pour réaliser ces objectifs, nous devons remplir 3 conditions :

1/ Être plus lisibles

Aujourd’hui, trop de notions cohabitent autour de la responsabilité, avec des niveaux d’exigence très variables. Toutes ces définitions finissent par brouiller les lignes et décourager mêmes les plus motivés. Notre recommandation est d’unifier au maximum nos cadres d’analyse. Prenons appui sur le label ISR français public, qui a démontré son efficacité à donner un cadre aux politiques d’investissement, établissons des standards pour harmoniser les données extra financières qui nous permettent d’analyser toutes les entreprises. En un mot : unissons nos efforts !
Dans cette optique, les pouvoirs publics auront également un rôle majeur à jouer y compris au niveau européen.

2/ Populariser l’investissement responsable.

Nous le voyons : une demande d’ISR parcourt toute la société. Mais les montants des encours responsables ne sont pas encore à la hauteur de l’engouement. Or, nous avons toutes les cartes en main pour faire de l’ISR un investissement populaire.
A nous de trouver les bons véhicules pour adresser ces besoins nouveaux. De la dette privée à la gestion de conviction, en passant par le thématique, faisons preuve d’imagination pour répondre à la quête de sens de tous les investisseurs.

3/ Adopter une logique d’impact sur les actifs pertinents.

Quelle est la contribution positive additionnelle d’un euro investi ? Comment assurer que mon investissement joue bien un rôle actif pour la planète ou le développement des territoires ? Légitimes, ces questions sont la nouvelle frontière de l’investissement responsable.

Nous étions collectivement dans une logique de moyens. Désormais, nous avons basculé dans une obligation de résultats. Pour certaines classes d’actifs, comme la dette privée, les impacts d’un investissement donné sont facilement traçables. Sur d’autres véhicules d’investissement en revanche, ils sont plus difficiles à identifier. Ce n’est pas une raison d’abdiquer. Empreinte, compensation, engagement actif dans les entreprises… : il existe toute une batterie de mesures à mettre en place pour assurer une contribution positive. À nous d’exploiter ces outils pour aider les entreprises à pleinement se transformer.

La conversion de l’économie réelle ne se fera pas en un jour. Mais nous disposons d’une fenêtre de tir unique. Institutionnels comme particuliers ont acté une chose essentielle : il ne saurait y avoir de performance individuelle au détriment du bien commun. L’avenir de la finance responsable se joue maintenant. Et à la Banque Postale Asset Management, nous sommes prêts pour cette course de fond.

 

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