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L’apparence est appétissante mais le goût n’est pas au rendez-vous

Billet mensuel du Docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.

Nous avions parlé il y a quelques mois de la concentration, douteuse en termes de droit de la concurrence, de participations dans quelques gros fonds ETF. Pour résumer : où se trouve encore la concurrence, si les gros fournisseurs d'ETF détiennent simultanément en portefeuille les titres de sociétés en concurrence, telles que Delta, American Airlines et United ?

Entretemps, le courtier en valeurs mobilières Alliance Bernstein a publié un document encore plus critique. Inigo Fraser-Jenkins y explique qu’un marché financier dominé par des investisseurs d’indices est pire que le marxisme. En effet, le marxisme a au moins pour intention de diriger le capital vers les secteurs économiques les plus pertinents alors que cela n’intéresse absolument pas un investisseur d’indice. Chaque société qui se trouve dans l’indice reçoit la même quantité proportionnelle de capital, qu’elle la mérite ou non. C’est comme si tout le monde recevait la même note à l’école. La pire des approches égalitaires est pratiquée au nom d’un capitalisme efficace. Comment, alors, différencier les gagnants des perdants ? Qui assume encore cette tâche ? Si l’on exposait (aujourd'hui) cette réalité dans un ouvrage pédagogique, les professeurs s’arracheraient les cheveux !

Nous aimons les pommes au goût prononcé, d’autres aiment les tomates aromatiques. Et pourtant, de nombreux supermarchés ne vendent que des pommes ou tomates rouges sans aucun goût, emballées dans des barquettes enveloppées de cellophane. L’apparence est appétissante mais le goût n’est pas au rendez-vous.

Les marchés financiers vendent, eux, des barquettes contenant de grosses valeurs boursières ; que l’on appelle indices. Elles sont très vite revendues, mais on n’ouvre jamais l’emballage. Elles contiennent de grosses sociétés mais les petites en sont exclues. Comme dans l’histoire de la boîte de chocolats racontée par Ephraim Kishon (auteur israélien - histoire où on vous refile un cadeau reçu dont on veut se défaire), personne ne veut vraiment posséder ces titres mais chacun les a en sa possession pour pouvoir les revendre très vite.

A quel investisseur le chef d’entreprise peut-il encore exposer ses projets de long terme puisque la position est de toute façon déjà placée pour la seule raison de son appartenance à un indice ? Sur le long terme, une telle indifférence vis-à-vis de la qualité ne peut qu’engendrer de profondes distorsions. Les fournisseurs médiocres sont protégés, les petites entreprises ont moins de chances, la croissance ralentit et la qualité des entreprises se détériore.

Associée au couplage des intérêts, préoccupant du point de vue du droit de la concurrence, l’indifférence des fonds d’indice ETF en matière de qualité est le fossoyeur du bon fonctionnement des marchés financiers.

http://www.acatis.de/


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