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Deux sources indépendantes l’une de l’autre ont commenté ces dernières semaines l’état du capitalisme

Toutes deux constatent que la concentration des grands acteurs du marché a augmenté et a généré des bénéfices plus élevés. Le premier texte évoque la concentration des investisseurs sur un petit nombre de fournisseurs leaders sur leur marché et le deuxième la concentration des fournisseurs.

Tel est l’objet du billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’Acatis, société de gestion indépendante allemande.

Einer Elhauge a écrit dans un essai intitulé « Horizontal Shareholding » et publié dans le Harvard Law Review que sept actionnaires détiennent à eux seuls 60% d’United Airlines, 28% de Delta Airlines, 27% de JetBlue et 23% de Southwest Airlines. On retrouve une concentration similaire dans le secteur bancaire et celui des sociétés de logiciels (Apple, Microsoft, etc.). Comme on l’observe fréquemment au niveau des cartels, les conséquences en sont des bénéfices excessifs et un manque d’intérêt à une expansion des activités. Cette situation nous paraît scandaleuse.

Qui sont donc ces monopolistes capitalistes qui méritent réellement d’être dénoncés ? Leurs noms sont entre autres BlackRock, Vanguard, State Street et Fidelity, biens connus pour leurs grands fonds de placement et leurs ETF. Ces énormes accumulateurs de capital possèdent les grandes entreprises du monde occidental. On dit même que des investisseurs privés confient leur argent à ces « casseurs » de concurrence. Les investisseurs veulent à tout prix participer à ce cartel. La valorisation de l’entreprise n’a pas d’importance. Nous avions à une certaine époque un capitalisme monopolistique d’État. Maintenant, nous avons le capitalisme monopolistique des ETF. Tout le pouvoir aux ETF ! Mais que fait l’office de lutte contre les cartels ?

The Economist fait état d’une situation similaire aux Etats-Unis. Dans de nombreux secteurs, les bénéfices des leaders de leur secteur ont connu une croissance proportionnellement plus forte que celle de leurs concurrents plus petits.

On parle beaucoup de la supériorité des grandes sociétés stables. Elles ont la réputation d’être des investissements sûrs. Elles sont prisées par les investisseurs. Les analystes portent aux nues l’extraordinaire avantage concurrentiel durable de ces entreprises. Nous les apprécions en raison de leur dominance croissante. Comme nous apprécions tous les mêmes entreprises et que nous les soutenons avec notre argent, nous assurons bien sûr l’existence de ces monopoles naturels.

Dans notre univers d’investisseur actif, nous observons actuellement de nombreuses fusions ou regroupements de sociétés. Aux Etats-Unis, il n’y aura bientôt plus que trois grandes compagnies d’assurance maladie. Les opérations de fusions sont actuellement intenses dans les secteurs des semis et des produits phytosanitaires. La plus grande entreprise de cartes de crédit au monde grandit encore par le biais d’une fusion. Cela génère de grandes unités monolithiques qui renforcent leur positionnement dans les pays occidentaux par le biais de réductions des coûts. Nous observons également que beaucoup de nos sociétés investissent plus d’argent dans le rachat de leurs actions que dans le développement de leurs activités. Cela signifie qu’elles n’ont pas une appréciation positive des opportunités d’avenir de leur activité.

Mais alors, d’où vient la nouvelle concurrence ? On peut observer cette dernière dans des modèles commerciaux totalement nouveaux (exemple, dans le secteur du crédit de « pair à pair » en tant qu’alternative au crédit bancaire), dans des démarches consistant à sauter les étapes de développement (Tesla a une position dominante dans le secteur des voitures électriques parce qu’elle n’est pas contrainte de poursuivre d’anciens modèles ; Facebook a une position dominante dans les réseaux sociaux parce qu’il n’a aucun passé d’éditeur d’annuaire téléphonique) ou encore dans les toutes nouvelles technologies (il est possible que des banques chinoises élaborent de nouveaux systèmes de paiement faisant appel à la technologie « blockchain » sans même qu’on s’en aperçoive en Occident).

Nous devrions donc dans les pays occidentaux ne pas trop nous reposer sur nos modèles d’entreprise traditionnels.

http://www.acatis.de/

 

 Comprendre l'économie durable pour s'y investir

 

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