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L’Amérique Latine au bout du tunnel ?

L’Amérique latine est confrontée à ce qui pourrait bien être sa pire situation conjoncturelle depuis la « décennie perdue » des années 1980 : selon le FMI, la région devrait afficher une contraction économique de 0,2% pour 2015 et son taux de croissance pour 2016 ne devrait pas dépasser 0,8%.
Ce n’est certes pas la première fois que l’Amérique latine traverse des moments difficiles qui vont jusqu’à ébranler les fondements même de son économie. Mais la région tend à toujours retomber sur ses pieds, que ce soit grâce à des lignes de crédit accordées par des institutions multilatérales, à un excès de liquidité mondiale induite par une forte baisse du dollar ou, comme ce fut le cas plus récemment, grâce à une envolée des prix des matières premières.

Jusqu’où l’Amérique latine peut-elle s’enfoncer ? S’il est difficile de répondre à cette question, Lombard Odier & Cie liste ici quelques indicateurs qui pourraient aider à identifier les signes de sortie du tunnel - certains de ces indicateurs commençant d’ailleurs déjà à redevenir un peu plus constructifs.

1/ Fin de la tendance baissière des prix du pétrole et des matières premières. Dès lors que les marchés des matières premières ne seront plusplombés par une offre excédentaire, les monnaies de la région commencerontà se stabiliser, tout comme ses marchés boursiers, notamment dans les3 économies majeures que sont le Brésil, le Chili et la Colombie. Cetindicateur peut être complété par l’observation des cours des entreprisesles plus sensibles aux fluctuations des prix des produits énergétiques et desmatières premières industrielles, à savoir Vale, Petrobras et Ecopetrol.
Une cassure technique à la hausse des cours de ces trois entreprises sur fond d’amélioration de leurs perspectives bénéficiaires devrait constituer un signal positif. Les signes annonciateurs d’un tel renversement de tendance ont commencé à se manifester en février et la politique de la Fed a été un facteur de soutien supplémentaire.

2/ Fin de la tendance haussière du dollar américain.
Un dollar fort implique une liquidité mondiale réduite et, partant, une moindre appétence pour les actifs risqués. Si le billet vert rompt avec sa tendance haussière, la dynamique prospère des années 2009/2012, lorsque l’abondance de dollars avait dopé les actifs des marchés émergents, pourrait se répéter.
Or, le dollar a récemment commencé à perdre du terrain non seulement face aux principales monnaies, mais aussi par rapport aux devises des pays émergents, une évolution dont profitent largement les monnaies latino-américaines

3/ Des politiques monétaires audacieuses.
La hausse des taux d’intérêt réels n’a pas empêché les monnaies latino-américaines de continuer de se déprécier. A notre sens, les banques centrales de la région devraient désormais adopter une approche plus agressive de réduction des taux d’intérêt tout en contenant l’inflation. Cela signalerait clairement au marché que les autorités de la région placent la croissance au cœur de leurs priorités, un choix judicieux dans la conjoncture actuelle.
A noter que la banque centrale du Brésil, connue pour être le plus fervent défenseur de la lutte contre l’inflation au détriment de la croissance, a récemment surpris les marchés en laissant ses taux inchangés. Il pourrait s’agir là d’un premier signe d’évolution des politiques exagérément frileuses des banques centrales de la région.

4/ Redressement des courbes des taux.
La pente des courbes des taux étant un indicateur des attentes des marchés en matière de perspectives économiques, il est important d’observer si l’écart entre la partie longue et la partie courte de ces courbes évolue dans le bon sens. Une pentification de la courbe augurerait d’une reprise dans la mesure où elle reflèterait une amélioration de la liquidité à court terme, un facteur indispensable pour relancer la croissance des économies de la région.

5/ Début de resserrement des « spreads » de crédit.
La surabondance de titres latino-américains sur le marché s’est traduite par une augmentation croissante des « spreads » de crédit au cours des deux dernières années. A l’aune de l’indice BofA Merrill Lynch, la bulle du crédit a atteint son apogée en juin 2014, avec des « spreads » tombés à 330 pb (point de base), un niveau comparable à celui d’octobre 2007, quelques mois avant la crise de 2008. Au cours des deux années qui ont suivi, les « spreads » ont explosé, jusqu’à atteindre près de 900 pb, soit un niveau quasiment « distressed », se rapprochant ainsi des valeurs extrêmes enregistrées lors de la crise de 2008.
Une contraction des « spreads » à partir de ce niveau élevé représenterait, selon nous, un signal important d’amélioration du sentiment. A cet égard, même si la situation demeure critique, la récente évolution du sous-indice BofA Merrill Lynch Latin America EM Corporate Plus (avec une contraction des « spreads » corrigés des options de plus de 150 pb depuis la mi-février) montre que l’amélioration de la conjoncture mondiale a commencé à produire des effets positifs.

www.lombardodier.com

 

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