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Quelle allocation d’actif pour 2013 ?

Par Percival Stanion, Head of Global Multi Asset Group de Barings. 

2013 a bien démarré et les marchés affichent un relatif optimisme. Après un 4e trimestre 2012 atone pour l'économie mondiale, nous nous attendons à une légère reprise de la croissance. Les politiques monétaires sont accommodantes dans la plupart des grands pays et les banques centrales sont clairement engagées en faveur de la croissance. Même si tout n'est pas réglé, la crise de la dette de la zone euro s'est stabilisée. Les américains sont parvenus à un accord sur la question du déficit budgétaire. La croissance rebondit en Chine. Au Japon, Monsieur Abe pourrait mettre fin à la déflation avec une politique monétaire et fiscale plus agressive et la ferme volonté de faire baisser le yen.

Du point de vue des fondamentaux, nous continuons d'observer une amélioration de la conjoncture internationale. La production manufacturée a rebondi et les commandes sont en hausse. D'autre part, les conditions de crédit se sont améliorées, tant pour les entreprises que pour les particuliers, notamment aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Enfin, le système bancaire mondial nous parait être en voie de guérison. En Chine, le marché immobilier commence à se redresser grâce à un programme d'incitations. Ceci a des retombées très positives sur la confiance. La reprise de la croissance aux Etats-Unis et en Chine profite également à l'Europe qui voit ses carnets de commandes se remplir. Même des pays fragiles comme l'Italie montrent des signes de reprise et les prêts bancaires commencent à se redresser. Il n'y a qu'en Angleterre où la situation économique reste très instable.

En conclusion, nous estimons que les risques qui pesaient sur les marchés se sont considérablement réduits : il y a six mois, nous étions inquiets face à la probabilité d'un éclatement de la zone euro ou d'un désaccord sur la falaise budgétaire américaine. Ces deux menaces se sont aujourd'hui en partie éloignées. Les perspectives économiques s'en trouvent renforcées et nous avons modifié en conséquence nos allocations d'actifs.

Dans le courant de l'année, quatre questions majeures vont se poser

Premièrement, la reprise du secteur immobilier américain va-t-elle entraîner une baisse du chômage et une amélioration des finances des ménages ? Pour notre part, nous pensons que nous pourrions avoir de bonnes surprises et nous espérons que notre hypothèse se confirmera. La tendance haussière n'en est qu'à ses débuts et quelques freins demeurent comme une certaine prudence des promoteurs immobiliers et une demande encore fragile du fait des contrôles sur les crédits hypothécaires. Nous attendons donc que la tendance se confirme. Mais les prix et les volumes sont bien orientés, les ménages peuvent à nouveau se refinancer, ce qui améliore leur situation financière. L'immobilier américain est une composante importante de la croissance du PIB, le signal nous parait donc positif.

Deuxièmement, la confiance des consommateurs américains sera-t-elle entamée par les hausses d'impôts ? Les médias accordent beaucoup d'importance aux négociations sur la falaise budgétaire pour les hauts revenus. Mais, avec l'expiration de l'allégement fiscal, la hausse de 2% des impôts concernera plus des trois quarts des ménages américains et risque donc d'avoir plus d'impact. Nous restons cependant optimistes sur ce changement fiscal, largement traité dans les journaux, et qui ne va pas surprendre les américains. Selon nous, la confiance reste l'élément clef de l'évolution de la conjoncture américaine.

Troisièmement, l'inflation chinoise va-t-elle repartir à la hausse avec la reprise de la croissance dans la première économique asiatique ? Le rebond de l'économie est sensible depuis les quatre ou cinq derniers mois. Les exportations ont commencé à se redresser et les prévisions s'améliorent. Les nouvelles autorités devraient en outre annoncer un nouveau programme de soutien à l'économie, ce dont les infrastructures seraient les premières à bénéficier. Pour le moment, l'économie a bien réagi mais les exportations demeurent modérées. Le chômage étant relativement faible, il est possible que le rebond de l'activité entraine des pressions inflationnistes. Selon nous, cela constituerait un premier signal pour un resserrement de la politique en Chine. Mais pour l'heure, nous pensons que la croissance devrait progresser au rythme d'environ 8%.

Quatrièmement, en Europe, même si l'union bancaire reste partielle, la BCE dispose maintenant d'outils efficaces. L'austérité dans les pays périphériques commence à porter ses fruits, la liquidité se redresse. La situation se normalise aussi sur le marché obligataire avec le rallye sur les obligations d'Etat des pays périphériques, notamment Italie et Espagne. Mais la santé des économies va-t-elle en tirer parti ? En Italie, l'Etat qui empruntait à dix ans au taux de 6,5% en juillet le fait maintenant à 4,1%. De même, les taux espagnols sont tombés de 7  à 5,2%. Cette amélioration réduit sensiblement la menace qui pesait sur la dette souveraine de ces pays. Les taux appliqués aux entreprises ont encore plus baissé, ce qui renforce leurs revenus et leur profitabilité.

Mais comme l'économie internationale est toujours fragile, jusqu'à quel point ceci pourra-t-il stimuler la reprise en Europe ? Il nous semble pour notre part que le rebond va rester limité. Le désendettement va se poursuivre, les déficits seront réduits et les ménages devront se serrer la ceinture. Du coup, même si cela va dans la bonne direction, la route est encore longue.

Nous n'oublions pas que le monde doit toujours faire face à d'importants problèmes. En termes de notation, cela implique que nous restons prudents sur les actifs risqués et donc globalement neutres sur les actions. Sur cette classe d'actifs, nous favorisons les actions britanniques et émergentes. Les émergents bénéficient pleinement de la reprise en Chine et de la faiblesse persistante des taux d'intérêt. Pour leur part, les valeurs britanniques sont exposées à la reprise mondiale et, à ce titre, tirent parti du rebond des émergents et de toute amélioration en Europe. Parallèlement, il nous a semblé opportun de dévaloriser les actions américaines. Le marché américain nous parait relativement cher et son aspect défensif pourrait cette année nuire à la performance. Enfin, nous restons neutres sur le Japon, mais beaucoup d'investisseurs ayant négligé ce marché, de bonnes surprises sont possibles. Les obligations d'Etat nous paraissent chères, de même que les obligations investment grades. En revanche, il reste du potentiel sur le high yield. Nous n'avons pas effectué d'autres changements dans notre grille d'allocation.

 

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